Voila un titre qui évoque pour moi la singularité du Couch Surfer. Ce post n’est pas vraiment ce que j’aime lire et à vrai dire, que j’aime encore moins écrire. Ce blog est avant tout un espace sur lequel je partage mes bons plans, mes meilleurs sites pour se loger et mes astuces pour voyager et profiter au maximum de tout ce que peut offrir le voyage. Sur ces pixels, je n’ai de cesse de partager mon expérience du voyage. Surtout, je souhaite retranscrire la puissance, la joie que m’apportent les rencontres lors de ces voyages.
Laissez-moi vous raconter l’une de ces rencontres.
Ma première rencontre avec Taylor, Couch Surfer nomade
Au premier plan de ces rencontres en voyage, celles que j’ai faites grâce au Couch Surfing. Aujourd’hui, je tiens à rendre hommage à un Couch Surfer que j’ai rencontré en Août 2008. J’avais accepté d’héberger Taylor l’espace d’une petite semaine avec un autre CSer, Baptou. nous devions travailler ensemble sur le projet du Couch Surfing en zone rurale. J’étais ravi que mon appartement soit le théâtre de ces réflexions comme des chamailleries de mes deux hôtes dans la cuisine qui me rappelaient celles d’un vieux couple.
J’ai récupéré Taylor alors qu’il lisait tranquillement devant ma porte, sur le trottoir, couché sur son sac de voyages. Quelques jours auparavant, il était en Ouganda. Il a atterri à Zurich et a rejoint Grenoble en autostop en deux jours seulement. Fatigué, il arborait des traits tirés. Mais il avait aussi les yeux grands sur les écarts entre l’Europe et l’Afrique. Il venait de quitter ce continent après plusieurs mois de nomadisme. Il m’a accueilli d’un sourire large que seule la vue d’un ami de longue date peut vous décrocher.
Accueillir un Couch Surfer
J’ai préparé un repas pour mon hôte en lui offrant une serviette et la perspective d’une douche chaude. Probablement le plus beau cadeau que vous pouvez faire à un voyageur las de son périple. Alors nos discussions se sont animées et les jours ont passé. Taylor est parti un matin, à pas feutrés, pour retrouver son mode de transport favori, l’autostop. Avant de partir, il m’a remercié pour mon accueil. Et ses mots m’ont particulièrement touché. Mon accueil l’a également beaucoup touché, car il a eu l’impression que l’on se connaissait depuis très longtemps. Je ne lui ai posé aucune question sur sa vie. D’où il venait, où il allait, pour combien de temps il voyageait. Quel était son travail ou mêmes quelles étaient ses motivations ou ses passions. Tous ces détails qui font partie de nos quotidiens et qui semblent définir chaque personne que l’on rencontre. Nous avons échangé nos expériences et avons comblé nos soifs d’expériences respectives et c’est cela qui nous a défini l’un vis à vis de l’autre. Jamais je n’avais vu une personne avec une telle ouverture et sensibilité sur le monde. Taylor affichait une soif de la vie et de ses aventures, une envie de rencontres.
Le couch surfing offre des rencontres éphémères
Le jour de son son départ, Taylor a laissé sur la table basse du salon en face de son canapé une photo avec cette inscription au dos : « Clement, I just have to thank you again for hosting me and the way you greeted me so comfortably. It really confirmed to me that stranger are just friends that you haven’t met« . Cette photo trône sur un étage de ma bibliothèque. Elle a sa place au milieu des guides et des carnets de voyages, des babioles et cartes routières. Autant d’objets qui me rappellent mes voyages et mes plus belles rencontres… Cette phrase, je la répète depuis à de nombreux voyageurs qui croisent ma route ou mon canapé. Encore aujourd’hui elle représente pour moi l’esprit du Couchsurfing et l’ouverture d’esprit des gens qui composent cette communauté.
Les meilleurs partent toujours les premiers
J’ai appris que Taylor nous a quitté il y’a quelques jours, dans un accident de voiture au Chad. Il y pratiquait, une fois n’est pas coutume, son activité favorite, l’autostop. « It really confirmed to me that stranger are just friends that you haven’t met« . Je tenais à faire résonner cette phrase en sa mémoire, également pour témoigner mon amitié à celles et ceux qui ont partagé la sienne et qui peut-être, comme moi, voient la vie différemment depuis que leurs pas ont croisé ceux de Taylor.
4 réflexions sur “Les étrangers sont juste des amis que vous n’avez pas rencontrés”
Cette phrase, je l’ai découverte peinte sur le mur d’un pub anglais, dans les faubourgs de Liverpool. Alors que nous voulions goûter l’atmosphère d’un soir de foot (match de la coupe d’Europe) au milieu de supporters anglais, nous nous somme retrouvés étrangement seuls dans ce bar. Et y avons finalement passé la soirée et une partie de la nuit. A discuter avec le tenancier, à faire jouer son juke-box, à jouer aux cartes avec son fils, à danser du rock’n’roll, à boire des bières et du whisky. « A stranger is a friend that you haven’t met yet ». Cela résonnait tellement bien dans cet endroit.
C’est émouvant, joli hommage. Je crois qu’on a tous quelqu’un qui nous a inspiré pour devenir ce qu’on est aujourd’hui, ou quelqu’un qui nous a aiguillé vers le chemin à emprunter pour devenir celui qu’on tendait à être.
Je ne connaissais pas cette phrase mais je l’aime beaucoup, je l’adopte !
Oui, ce sont ceux que j’appelle mes mentors. Un mentor peut revêtir différentes formes, ce sont souvent des personnes mais cela peut être également un lieu, un objet. Ce sont ceux qui nous inspirent.
Et oui d’ailleurs c’est une phrase que tu m’as dite alors que je venais de te rencontrer, et tu m’as racontée cette histoire aussi mais ça fait plaisir de la relire sur ton blog. Très bel hommage. Et merci de partager cela avec nous.