Pour donner suite aux premières interviews de blogueurs expatriés, je donne aujourd’hui la parole à Christa, du blog Carnet de Voyage Olfactif. Christa m’a très gentiment contacté pour me proposer de se prêter au jeu de cette interview. A la lecture de son blog, j’ai découvert tout un monde que je méconnaissais et qui pourtant est un élément clé du voyage. Christa nous rappelle que l’on voyage avec ses 5 sens et apporte une poésie toute particulière à décrire les odeurs et parfums que l’on peut rencontrer au cours de nos voyages. C’est ainsi que je lui ai proposé de faire une petite entorse à mon questionnaire de Proust adapté au voyage en proposant à Christa de remplacer un son par … Une odeur :-).
Avant de commencer le questionnaire proprement dit, est-ce que tu peux présenter ton blog en quelques mots ?
Je vis à Singapour depuis plus d’un an. En arrivant en Asie, j’ai été frappée par l’omniprésence du parfum, au sens d’odeur, dans la culture et les traditions asiatiques. En étudiant de plus près les croyances et les rituels je me suis aperçue de l’importance des fleurs, des fruits et des épices, ces mêmes ingrédients qui sont pour la plupart utilisés dans la parfumerie moderne. J’ai donc décidé de partir en voyage, le nez en éveil, à la rencontre de toutes ces odeurs qui font l’Asie des Parfums et je partage mes découvertes olfactives depuis maintenant 8 mois sur mon blog Carnet de Voyage Olfactif.
1. Ton mot préféré ?
Xiāng signifiant Parfum. Son idéogramme 香 est une des clés essentielles de l’écriture chinoise classique. Le caractère Xiāng représente un arbre surmontant le soleil : une image évoquant à la fois le parfum de la vertu, la clarté, l’exemple et le développement. C’est dire l’importance et la bonne réputation du parfum en Chine et par contrecoup dans tout l’Extrême-Orient.
2. Le mot que tu détestes ?
A Singapour, presque tout le monde parle le singlish, un dialecte local mélangeant anglais, hokkien, malais et tamoul. J’ai du mal à comprendre les innombrables exclamations, pour la plupart dénuées de sens, qui parsèment les phrases: lah, mah, lor, meh, hor… Même si mon oreille commence à s’y habituer je reste toujours interloquée lorsqu’on me répond « you are welcome hor ».
3. Un détail qui te mets particulièrement en joie, t’amuses ?
Les singapouriens mangent à n’importe quelle heure. Du lever du soleil jusqu’à plus de minuit, il est toujours possible de manger dans la rue des spécialités aussi diversifiées que succulentes. Par conséquent les odeurs alimentaires viennent vous titiller les narines et vous mettent en appétit à longueur de journée.
4. Un détail qui te démotives, t’agaces, te déplait ?
L’immensité et la densité des centres commerciaux. Arborant des dimensions pharaoniques, on peut en trouver des dizaines à la suite ; bien que très impressionnants, on se retrouve vite perdu et découragé. Le week-end ou en période de vacances, les allées fourmillent de monde au point de créer des embouteillages humains.
5. L’odeur que tu aimes ?
L’encens, ce parfum mystique utilisé dans les rites religieux. C’est une odeur que l’on sent communément à Singapour mais aussi dans toute l’Asie. Dès que vous approchez d’un temple, peu importe son obédience, une même odeur d’encens, chaude et réconfortante, se fait sentir. Une superbe senteur dont je ne me lasse de m’enivrer.
6. L’odeur que tu détestes ?
Il n’y a pas d’odeur qui me révulse vraiment, chacune a sa force, elles font partie de la vie et donne une identité olfactive aux lieux.
7. Le juron, gros mot ou blasphème favori ?
Il m’est difficile de les retenir, non pas que les singapouriens en utilisent beaucoup mais ils sont dérivés des langages de chaque communauté.
8. L’homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Pas un, mais des hommes et des femmes représentant les communautés malaises, chinoises et indiennes présentes à Singapour. Un peu à la manière d’une publicité Benetton pour faire ressortir la diversité ethnique et la force culturelle du pays.
9. Le métier que tu voudrais faire ?
Travailler au Jardin Botanique pour profiter de la nature et observer fleurs et plantes s’épanouir chaque jour. Ce paisible havre de verdure, fait aisément oublier d’être au cœur d’une métropole de 4,5 millions d’habitants.
10. Le métier que tu n’aimerais pas faire ?
Maid, ces philippines femmes de ménages/nounous/cuisinière à domicile. Au delà des tâches et de leur qualité de vie, leurs passeports peuvent être confisqués et elles se retrouvent totalement dépendantes de leur famille d’accueil. Elles élèvent les enfants des expatriés ou des riches singapouriens mais le jour où elles décident d’être enceintes, elles se retrouvent sans travail et expulsées du pays. Un statut injuste et malheureusement beaucoup trop courant.
Merci à Christa d’avoir partagé sa vision de Singapour et de l’Asie et rendez-vous sur le Carnet de Voyage Olfactif pour découvrir des voyages et des odeurs du monde !
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