Pour fêter le lancement du numéro 4 du magazine de carnets de voyages Bouts du monde, magazine homonyme de ce blog, je vous propose quelques lignes d’un échange que j’ai pu avoir avec leurs deux fondateurs, William Mauxion et Laurent Barbin.
Pour commencer, petite présentation de nos deux amis…
William Mauxion
Fondateur et rédacteur en chef de Bouts du monde
34 ans, licence d’histoire à l’université d’Angers, diplômé de l’école de journalisme de Marseille. Journaliste depuis 10 ans, William Mauxion a multiplié les expériences professionnelles en radio, en télévision ou dans la presse écrite. Il travaille au sein de la rédaction d’un quotidien régional. Cette polyvalence est un de ses atouts majeur pour la création et la direction d’une publication. Ces dernières années, de nombreux voyages l’ont mené en Chine, au Népal, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, en Iran, au Pakistan, en Europe de l’Est, etc. Ces voyages lui ont permis de développer un réseau conséquent dans la communauté des voyageurs. Il est rentré il y’a quelques semaines du Tibet. Dénué de tout sens pratique, il tire encore, en 2010, des photos argentiques dans une chambre noire.
Laurent Barbin
Fondateur et directeur artistique de Bouts du monde.
36 ans, diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Nantes. Artiste polyvalent, musicien (Il sort son premier album « Depuis la chambre » en 2009), vidéaste (réalisations personnelles, clips, film historique…), photographe depuis son plus jeune âge, graphiste, webmaster, il aime les livres et les histoires qui s’y racontent. Au hasard d’un apéro, il croise William Mauxion qui lui expose son projet de magazine. Il se penche sur l’affaire et ne s’en relève pas.
Pas à une contradiction près, Laurent n’a jamais beaucoup voyagé que dans sa région natale de la Loire angevine. Mais il est très fort en Photoshop.
La petite histoire de Bouts du monde
Bouts du monde est né d’une rencontre, à Angers. Bouts du monde est né d’une envie, celle de « marier le journalisme et le voyage« , celle de « faire une revue avec tout le matériel iconographique et textuel généré par les voyageurs. Pas les professionnels de la profession, pas les grands reporters, pas les faiseurs de spectaculaire, pas les « vus-du-ciel ». Non, les voyageurs qui regardent le monde depuis la hauteur de leurs yeux. »
Savez-vous que le nom du magazine vient, bien évidement, du sens emprunt d’exotisme lié aux voyages et à leurs artisans, mais aussi du quartier ou est né le magazine, le quartier « Le bout du monde » à Angers.
Nos deux artisans du voyage s’embarquent ainsi et débutent l’aventure Bouts du monde, un peu à la manière de Nicolas Bouvier. « On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait » écrivait-il dans l’Usage du monde. Avec le soutien d’un ami éditeur, 3 numéros paraitront et seront vendus à près de 2500 exemplaires.
Mais cela n’est pas suffisant pour continuer le voyage et nos deux amis prennent le temps de repenser leur projet et mettent peu de temps pour identifier le frein principal à leur odyssée : la distribution et la manière d’atteindre leur fidèle lectorat grandissant. Et comme souvent lors d’un voyage, c’est de manière inattendue qu’ils trouveront la solution. Avec quelques aménagements de forme et de pagination, Bouts du monde sera distribué en librairie.
Avec le soutien de 276 lecteurs qui répondront à l’appel à souscription, quelques mécènes passionnés de voyages, Bouts du monde pour paraître sous son 4ème opus.
Bouts du monde, la passion des voyages comme horizon
Le magazine est basé sur une idée simple, celle que certains voyageurs sont plus à même que des journalistes de parler de leurs voyages et de faire partager leurs expériences du monde. L’objectif est de faire se rencontrer deux objectifs souvent poursuivis par les voyageurs, celui de faire un voyage et de le faire partager à travers des récits, des photos, des dessins, des carnets.
Internet regorge de ces voyages et le magazine Bouts du monde a la volonté d’assembler les meilleurs productions et de les mettre en valeur sur un support papier.
Qu’est ce qui nous attend dans le numéro 4 ?
Ce 4ème opus sera le magazine tel que ses créateurs en avaient rêvé à sa création. Il se déclinera, selon Laurent :
« A tous les temps (du récit très contemporain au carnets d’une sœur missionnaire des années 20, du récit d’un jeune homme perdu dans la révolution iranienne du printemps 2009 au souvenir d’un « jeune homme » des années 60 qui prend la route de Kathmandou ;
A tous les horizons (5 continents, de grands pays, des moyens, de tout petits, des régions archi-connues et d’autre beaucoup moins) ;
Par tous les moyens, (avion, 4L, à pied, en bateau, à moto) ;
Sur tous les tons (il y a de la tragédie dans le récit du naufragé de l’île de Biak, beaucoup d’humour dans la recette du kisiel, de la nostalgie dans le retour sur le périple Turque de notre voyageur en 4L) ;
Par tous les moyens : photos couleurs et noir et blanc, dessins. Dessin presque scientifique pour Sébastien Lebègue en Thaïlande, dessin gracieux et pure pour Laure Fissore en Arménie, le trais de la BD en Argentine, …). Le texte, la encore sous des formes diverses, du bloc note, des extraits très courts en début de magazine que nous avons pioché dans des blogs, des mails, des lettres, des récits oraux, mais qui donnent avec fulgurance une « image », un instant du voyage. Il y a aussi des récits très long comme « le naufragé de l’île de Biak » ou « avoir 20 ans une 2CV et des valises ». Dans certains ca, nous avons pioché au sein d’œuvres magistrales, comme les 500 pages sur la Corée du Nord de Franck Gourdin. »
Les coups de cœur dans la presse voyage ?
Et bien pour tout dire, Bouts du monde a été créé car Laurent et William ne trouvaient pas ce qu’ils recherchaient. Selon Laurent, « dans la presse qui existe, finalement on ne parle jamais du voyage qui se fait, mais du voyage qui pourrait se faire ; on envoie des professionnels découvrir le monde avec leurs technique et leurs regards de professionnels. » Bouts du monde recherche « avant tout une expérience, une émotion, une curiosité, une innocence parfois, […] de l’étonnement, des accidents, de l’imprévu… Pas tous les clichés fabuleux du monde mis en scène pour le papier glacé, pas la terre vue du ciel… Le monde perçu à hauteur d’homme. »
Laurent note cependant « qu’A/R (NLDR : de Sandrine Mercier, Au détour du Monde, sur France Inter) nous semble un très bon magazine, plus proche de ce que nous souhaitons faire avec un ton un peu décalé. » A noter que Sandrine Mercier leur a donné un petit coup de pouce en parlant régulièrement du magazine Bouts du monde dans ses émissions il y’à quatre ans…
Ou vous rencontrer ? A Clermont-Ferrand ?
« Oui, Clermont, c’est incontournable ! (NLDR : à la biennale des carnets de voyages) Nous y serons bien entendu cette année et nous serons fiers de présenter le n°4 dans lequel sont publié pas mal de gens rencontrés sur le festival les années passées. » me confiera Laurent, que j’avais rencontré l’année dernière à l’occasion de ce festival.
Vous retrouverez également l’équipe de Bouts du Monde au Grand bivouac d’Albertville du 19 au 22 octobre et à 360° à l’ouest, depuis le 8 et jusqu’au 17 octobre. La première édition de cette biennale se tiendra en Anjou à Chalonnes sur Loire dont la première marraine sera Isabelle Autissier. Le hasard faisant bien les choses, cette manifestation aura lieu à quelques encablures d’Angers, au moment même ou Bouts du monde renaîtra de ses cendres.
Et puis sinon, n’hésitez pas à leur faire un signe lorsque vous passez vers Angers…
Longue vie à ce formidable magazine et à son équipe à laquelle nous souhaitons beaucoup de courage !
Pour ma part, j’ai dans les mains ce fameux numéro 4 et je peux vous assurer que la qualité est au rendez-vous…
3 réflexions sur “Bouts du monde : carnets de voyageurs”
« Il est rentré du Tibet, il y a quelques semaines », voilà la phrase qui m’a accrochée, il y a quelques minutes… Pas que…
En début de semaine, mon fils m’a annoncé que j’allais recevoir un cadeau pour… mon anniversaire (en mai !), Noël (à venir), pour me remercier d’être sa mère, sans doute ! Pragmatique, je m’attendais à mon eau de toilette… même plus habituelle, puisque cela fait au moins un an que je suis en rupture… Au lieu de quoi, quelle surprise de recevoir ce matin quatre carnets joliment assemblés de Bouts du monde, dont le n°13 avec Grand-mère en couverture ! Merci à Arthur pour ce choix judicieux (je ne connaissais pas) et merci à vous pour ces drôles de morceaux d’aventures, ces regards pétillants et ces coeurs ouverts.
Donc, le Tibet, disais-je… Je ne connais pas (non plus). A mon époque, qui se confond avec celle des hippies, l’on s’arrêtait à Kathmandu. Le Tibet ne se visitait pas. On pouvait malgré tout rencontrer les Tibétains – à Bodhnath, Bodh Gaya ou Mc Leod Ganj. Et, une fois que l’on a rencontré les Tibétains, comment ne pas vouloir les aider, oeuvrer à la préservation de leur culture, les soutenir dans la reconquête de leurs droits – les droits de l’homme tout simplement.
Alors, ma question aussi est simple : seriez-vous prêt à militer pour la cause tibétaine ? Mais peut-être le faites-vous déjà, ou peut-être êtes-vous déjà engagé ailleurs… Vous me pardonnerez, je n’en peux plus de lire, de voir, d’entendre ce qui se passe actuellement au Tibet dans la quasi-indifférence générale. Comme vous connaissez les Tibétains de l’intérieur, vous me comprendrez, j’en suis certaine.
Merci en tout cas pour vos carnets de voyageurs qui me font rêver, réfléchir et rire, oui, rire.
Françoise Million
Bonjour,
Ce message s’adresse aux fondateurs de la revue. En tant que vieux globe trotter (traveller chèques et cabine téléphonique pour réserver un hotel), je suis heureux qu’il y est une passerelle entre les voyageurs anonyme et l’édition. Merci pour votre engagement. J’avoue avoir autant envie si ce n’est plus envie de lire les carnets d’un quidam qui n’a pas d’arrière pensée ou de but a atteindre dans son récit. Il partage et c’est du brut. A 47 ans j’ai lu votre cahier numéro 28 avec envie, tous ces différents pèlerinages que l’ont garde dans un coin de sa tète pour passer a l’acte un jour ou l’autre, cela entretient la flamme. Je vous souhaites de continuer l’aventure et bon vent. Le titre de votre magazine « Bouts du monde » m’a rappelé un jardin que je fréquentais enfant à Château-Gontier pas très loin de chez vous. Je ne connais pas celui d’ Angers, peut on avoir un lien ? Nartrouve (salutation réunionnaise d’ou je vous écris) olivier
Merci Olivier pour ce témoignage que je me suis empressé de transmettre à l’équipe de la revue qui continue de nous faire découvrir de magnifiques récits, croquis et dessins des bouts du monde. Bonne lecture à vous et de très beaux voyages également :-).